On le croyait définitivement relégué au rang d'objet de musée, entre l'Apple II, et les téléphones Radiocom 2000. Et bien non, le minitel est encore là!
Pour s'en convaincre, il suffit de consulter le Bilan Minitel 2005 publié par France Telecom. On y apprend que l'opérateur national a reversé en 2005 145 M€ aux éditeurs de services. Ce n'est plus le Pérou, mais ce n'est pas non plus la Bérézina. Le traffic continue à baisser de l'ordre de 30%, mais la baisse est moins marquée pour les services professionnels. Les bases de données professionelles représentent plus d'un quart (26%) du traffic.
Comment cette technologie obsolète parvient-elle à exister encore? C'est bien sûr le modèle économique du minitel qui explique sa survie. Un modèle économique qui a également vieilli (la facturation à la durée n'a plus de sens), mais qui n'a pas véritablement été remplacé. La plupart des services minitel payants sont devenus des services gratuits sur internet, financés par la pub ou d'autres sources de revenus. Pour les services à haute valeur ajoutée, en revanche, le Web 1.0 n'a pas apporté de modèle économique aussi simple et efficace que le minitel.
Je suis convaincu que le modèle économique des Services Web constituera demain une réponse pertinente à cet enjeu. Ce modèle permet en effet:
- une gestion transparente des accès abonnés et/ou des paiements à l'acte
- une diffusion muti-sites et multi-supports, à la manière du reroutage des services minitel dans les temps anciens
Le Web 2.0 restera essentiellement gratuit, c'est entendu. Mais il apportera également de nouveaux modèles économiques et de nouveaux usages aux fournisseurs de contenus payants.